Y f’rait beau voir

Y f’rait beau voir servira à vous donner de bonnes raisons de lire des ouvrages que je n’ai pas encore lu, ou alors que j’ai lu plein de fois, ou même que j’ai déjà présenter ou vais présenter dans un futur proche.

Y F’rait beau voir – Chroniques des Nouveaux Mondes

Chroniques des Nouveaux Mondes

Jean-Marc Ligny

Des Chroniques de la Lune Noire aux Chroniques des Raven, les dieux savent que les littératures de l’imaginaire sont remplies d’une volonté chronicatrice – je suis sûr que ça se dit – parfois jusqu’à l’encombrement. Bien souvent, d’ailleurs, force est d’admettre que la plupart de ces chroniques ont pour cadre un univers qu’on pourrait qualifier de fantasy.

Sur le ouèbe aussi, on peut voir que cette sur-abondance de « chroniques » à tous les coins de clic est sans limite. Les Chroniques de Mi (blog), les Chroniques de Bi (vlog), Chroniques « à-peu-près-exactes » de Si (actu), Chroniques d’un Boui (politique)… tout se chronique partout et par tous. Il m’arrive également de parler de chroniques pour mes papiers digitaux.

Pourtant on oublie souvent que, comme pour toute chose, il existe certains esprits taquins qui aiment prendre à rebrousse poil les lies lieux communs pour mieux les réinventer. Et c’est exactement le cas aujourd’hui avec ces Chroniques des Nouveaux Mondes signées de l’infatigable Jean-Marc Ligny, dont nous avions déjà découvert la version remaniée d’Inner City lors de notre escapade cyberpunk.

Un beau triptyque bien bleu comme le fond de tes yeux… wouhou ♪♫

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Y F’rait beau voir – Le Cycle Graal

Le Cycle Graal

Chrétien de Troyes

« Bonjour, je suis le format qui sert au Faquin quand il n’a pas le temps pour un gros article mais qu’il n’a pas réutilisé depuis juillet de l’an passé parce que, vous comprenez, il travaille trop et il fait des trucs et il n’a pas le temps et patati et patata.
Il n’empêche que j’existe. J’ai des droits ! Le droit de citer une fois par mois sur cette feuille de choux désincarnée ne devrait pas être une montagne à faire appliquer quand même. Si ?
Bon, voilà. Alors je vais essayer de revenir une fois par mois, si j’y arrive, sans qu’on me fasse taire. Et puis j’espère que ça ira.
Voilà.
« 
Y F’rait beau voir.

J’m’attendais pas à trouver ça sur un nouvel article en lançant le tableau de bord du wordpress de La Faquinade ce matin. Je m’attendais plutôt à trouver une page blanche pour me lancer dans une des deux grandes Triangulations que j’avais prévues pour ce début d’année : Qu’est-ce que c’est quoi le cinéma de genre ? et C’est quoi la SF de guerre ? Des sujets qui ont brillamment été abordés très récemment par d’estimés collègues vidéastes du Nexus VI – dont on avait croisé le Capitaine en interview et dans un édito – avec leur épisode sur Starship Troopers et le Fossoyeur de Films avec son – très excellent, pertinent et bigrement intelligent – épisode sur DellaMorte DellAmore. Idem pour le genre italien du giallo, que nous n’avons fait qu’esquisser avec l’Interview de Stéphane du Chat qui Fume, sorti tout juste comme l’épisode de Chroma sur Silent Night Deadly Night par le sublissime Karim Debbache.

Alors, quand la vie s’acharne ainsi à vous écoper sous le pied les sujets les plus évidents à votre coeur, quand au royaume des espoirs déçus vous enfilez l’hermine suprême, quand vous arrivez nu au collège dans vos cauchemars, c’est qu’il est souvent le moment de se ressaisir et de revenir aux fondamentaux. Et dans notre cas, les fondamentaux c’est la base. L’origine. Le commencement. Le [tout autre synonyme accepté].

Et comme, de cette origine, je pourrais vous en parler pendant des mois et des mois, autant ne pas me laisser aller et me restreindre à ne citer que 5 raisons pour lesquelles, bah… Y F’rait beau voir !

On ne va pas se mentir, j'ai passé des mois le nez plongé dans ces pages, mais elles me plaisent toujours autant.

On ne va pas se mentir, j’ai passé des mois le nez plongé dans ces pages, mais elles me plaisent toujours autant.

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Y F’rait Beau Voir – 1984 (Nineteen Eighty-Four)

1984 (Nineteen Eighty-Four)

George Orwell

A lire sur ça.

Il y a quelques années, quand j’étais au collège, j’avais une prof d’histoire, Mademoiselle Barbier, qui confortait, encore et encore, cours après cours, ma passion pour l’histoire. Mais elle me glissait de temps à autre des petites références à des bouquins à lire. J’avais déjà dévoré tout (littéralement) Tolkien mais j’ai encore découvert, par le truchement d’une tante aussi, Le Royaume de Tobin de Lynn FellewingLes Aventuriers de la mer et L’Assassin Royal de Robin Hobb, et plein d’autres…

Mais j’avais aussi, et j’en parlais dans l’article sur Le Feu de Barbusse, la chance d’avoir une prof de français merveilleuse, Madame Dupâquier, qui m’avait fait étudier en classe Dino Buzzati, un peu d’Arthur C. Clarke et de Heinlein et surtout George Orwell.

Pour coller au programme d’histoire sur la deuxième guerre mondiale, on s’était tapé une masse d’uchronies et de dystopies comme Pauvre petit garçon ! (dans Le K) de Buzzati ou encore La Ferme des Animaux d’Orwell. Et elles voyaient bien que j’adorais, les bougresses.

Et c’est pourquoi elles sont venues m’annoncer, un jour, qu’il fallait que je lise un certain bouquin, qui sonnait comme une année de quand je n’étais pas né. Paraissait même que ça me plairait. Et paf, le meilleur livre de tous les temps.

Si je m’y attendais.

“If you want a picture of the future, imagine a boot stamping on a human face—for ever.”

“If you want a picture of the future, imagine a boot stamping on a human face—for ever.”

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Y F’rait Beau Voir / Les Aventures de Tom Bombadil

Les Aventures de Tom Bombadil (The Adventures of Tim Bombadil)

J. R. R. Tolkien

John Ronald Reuel Tolkien a déjà tant et tant été débattu sur le net multimodal. Que vous alliez sur Tolkiendil ou Elbakin et vous trouverez des dizaines de plumes toute plus au faîte du linguiste d’Oxford que votre serviteur. Ceci explique en partie le fait que je n’aborde que très peu le Eru Iluvatar de la fantasy.

Rajoutez à cela une chiée, chaque année, de nouveautés à prendre en compte, et vous vous retrouvez à devoir faire des priorités dans vos papiers. Et, même à deux articles par semaine, vous vous rendez-compte que, tout important qu’il fut pour vous, le professeur anglais doit céder sa place.

C’est pour ce genre de cas que j’ai monté ce format des Y F’rait Beau Voir qui, après 18 mois, semble avoir fait ses preuves et conquis un bon lectorat. Tant mieux ! Alors, après Le Silmarillion et Roverandom, nous revoilà à nous intéresser à cet écrivain formidable, clef de voûte d’univers littéraires modernes quasi inenvisageables sans ses travaux préliminaires.

Et comme cela fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de poésie et que, quitte à parler de Tolkien, autant prendre un ouvrage différent de ce qu’on lit partout, aujourd’hui on va parler du plus grand mystère des Terres du Milieu : Tom Bombadil.

Les couvertures de John Howe rendent n'importe quelle édition poche aussi sexy qu'un grand format. Même si l'illustration des Aventures de Tom Bombadil est issue du Hobbit.

Les couvertures de John Howe rendent n’importe quelle édition poche aussi sexy qu’un grand format. Même si l’illustration des Aventures de Tom Bombadil est issue du Hobbit.

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Y F’rait Beau Voir – Témoignages de guerre

Elégies du Nord (северные элегии)
Carnets de Guerre
Près de la voie ferrée (Prsy torze kolejowym)

Anna Akhmatova
Henri Barbusse
Zofia Nalkowska

Aujourd’hui, c’est un article particulier qui vous attend, chers lecteurs. Depuis quelques temps déjà, je comptais m’attarder un peu sur le sujet des témoignages de guerre. Mais il était bien difficile de faire un choix. Le but n’était pas de vous présenter le témoignage sous forme de roman, ceci nous l’avions déjà fait notamment avec L’Adieu aux armes d’Ernest Hemingway. De même, en ces temps de commémoration de la Première Guerre mondiale, le témoignage de guerre est souvent abordé avec plus ou moins d’à-propos.

L’objectif était donc de sortir des sentiers battus et de vous proposer, habiles lecteurs, trois formes de témoignages de guerre aussi différentes les unes que les autres. Et, tant qu’à faire, sur des périodes différentes. Sans compter que, pour une fois, vue l’ampleur des conflits, nous pouvions élargir nos horizons à de nouveaux horizons.

Alors parmi tous les auteurs qui s’offraient à nous – je pense notamment à Guillaume Apollinaire pour Première Guerre mondiale ou encore Robert Desnos, Paul Eluard ou Louis Aragon pour la Deuxième Guerre mondiale et la Résistance – il a fallu faire des choix. En cela, l’édito de Julien Delorme sur l’abolition des genres est intéressant pour le lecteur avisé.

Et ce sont donc trois formes et trois auteurs qui ont été retenus : le carnet de guerre, la poésie (notamment l’élégie) et la nouvelle ; un français, une russe, une polonaise.

Des témoignages de guerre, de différentes époques, mais qui portent tous en eux une vérité absolue : face aux horreurs du temps reste l'humanité universelle.

Des témoignages de guerre, de différentes époques, mais qui portent tous en eux une vérité absolue : face aux horreurs du temps reste l’humanité universelle.

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