Bragelonne

Les Chants de la Terre Lointaine (Songs of a distant Earth)

Les Chants de la Terre Lointaine (Songs of a distant Earth)

Arthur C. Clarke

Le Maître du Haut ChâteauL’Echo du Grand ChantRécital pour les Hautes Sphères… Les Chants de la Terre lointaine. J’ai l’impression qu’une belle boucle est en train de se dessiner, celle des titres qui claquent comme un bon pâté de lapin sur une tartine de pain d’orge. A l’heure où l’on se bat à tous les niveaux de la société auxquels il reste un semblant de lien contre les amalgames et les procès d’apparence, où l’on éduque et invite à la réflexion et à se faire une idée soi-même, force est de constater que j’en reste toujours aux apparences premières : pourquoi je lis un livre ? Soit parce que je sais que son sujet m’intéresse, soit parce que sa couverture ou son titre envoie des ca’huètes de l’espace.

Bon et aussi parce que, bien souvent, le texte et l’auteur cachent derrière le titre, un propos à la hauteur des attentes. Philip K. Dick, David Gemmell, Lionel Davoust ou encore Arthur C. Clarke sont de ceux-là.

Il faut dire que ce qui a tendance à me donner du grain à moudre, au moins de faire vibrer ma corde sensible et qui fait qu’immédiatement je prête à un oeil plus attentif, c’est bien quand un certain talent d’écriture poétique pointe à travers un titre. Et que ce soit dans la langue de Theresa May – Songs of a distant Earth – ou dans celle de Jean-Jacques Bourdin, j’en reste pantois tant les promesses prétendument renfermées semble énormes.

Bon, spoil, elles le sont.

Ca fait un beau quatuor, quand même.

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Interview de Patrice Louinet / 8.7.16

Interview de Patrice Louinet.

Présentation

Bonjour, t’es qui ? Je suis Patrice Louinet, « expert mondial » de Robert E. Howard, comme a un jour dit l’autre. En clair et en bref, pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis un spécialiste de la vie et l’œuvre de Robert E. Howard, Père Fondateur de la Fantasy moderne (à importance égale avec JRR Tolkien), et comme on a dit beaucoup de choses stupides sur la vie, l’œuvre et le talent de mon auteur, et ce des décennies durant, je me bats depuis longtemps pour aider à le rétablir, et mon champ de bataille est vaste : les deux côtés de l’Atlantique, l’œuvre littéraire, les ouvrages de vulgarisation, le champ universitaire et les produits dérivés (jeu de plateau, jeu de rôle, bédé, et le prochain film avec Arnold S. (non, là, je rigole : il n’y aura jamais de prochain film avec Arnold S. !)

Ca va ? J’veux dire la vie, la famille ? Oui, j’ai plein d’activités diverses, avouées, cachées, mais suffisamment diverses et riches ; j’ai la vie dont j’ai toujours rêvé, je côtoie des gens que j’ai longtemps idolatrés. Bref, tel un schtroumph au bonheur écœurant, je suis joie.

Et sinon, tu as un vrai métier ? J’en ai trois, oui, et je suis aussi étudiant. J’aime changer de casquette. Faut dire que j’aurais du mal à changer de coiffure, alors…

Un guide qui est plus qu'un guide. C'est un programme de réhabilitation qui porte ses fruits !

Un guide qui est plus qu’un guide. C’est un programme de réhabilitation qui porte ses fruits !

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Interview de Mélanie Fazi / 6.2.16

Interview de Mélanie Fazi.

A lire : édito de Mélanie Fazi sur l’interview, justement.

Présentation

Bonjour, t’es qui ? À force de jongler avec les casquettes, j’ai de plus en plus de mal à répondre à cette question. Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds généralement traductrice puisque c’est ce qui paie les factures. Dans d’autres contextes, les gens me connaissent plutôt comme auteur de nouvelles fantastiques, et dans d’autres encore, comme chroniqueuse musicale pour le webzine Le Cargo. Pour mon chat, je suis le grand truc sans poils qui remplit le bol de croquettes et refuse toujours de jouer à 3h du matin. Pour ma petite nièce, je suis la personne qui montre ses tatouages et qui fait l’andouille en imitant les ours de Boucle d’Or. Il m’est aussi arrivé d’être l’auteur d’un édito sur ce blog où j’expliquais pourquoi cette question est en réalité affreusement compliquée. En bref, tout ça est éminemment relatif.

Ca va ? J’veux dire la vie, la famille ? Ça dépend (ça dépasse).

Et sinon, tu as un vrai métier ? Tout dépend si l’on considère que traductrice en est un. Quelqu’un qui bosse chez soi sans horaires imposés, c’est forcément un peu louche.

Entre rituel et routine.

Entre rituel et routine.

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Edito 2.16 / Mélanie Fazi

Il était une fois… l’interview

[ou une réflexion sur une pratique trop banalisée]

Tout est parti d’une constatation, dans un contexte particulier où, n’étant pas au mieux de ma forme, les tâches les plus simples semblaient me demander un surplus d’énergie. S’y ajoutait l’étape symbolique et déroutante de mes quinze ans d’édition, associée à des impressions contradictoires (« C’était hier »/« C’était il y a longtemps »). Toujours est-il qu’il m’a semblé franchir une étape dans l’exercice de l’interview ; un moment où, soudain, certaines questions récurrentes m’ont semblé perdre de leur sens, au point que je ne savais plus très bien ce que j’étais censée répondre, ni si les mots que je répétais depuis tout ce temps correspondaient encore à ma pensée. La conscience même du nombre de fois où j’y avais répondu (et y répondrais encore) devenait vertigineuse. Une expérience de déréalisation assez étrange, née de l’impression d’un cycle sans cesse répété alors même que je percevais le passage du temps avec une netteté accrue.

Une fois sortie de cette mauvaise passe, la perplexité et la réflexion associée sont restées. C’est là que j’ai commencé à poser cette question à d’autres écrivains ou artistes, puis sur Facebook où elle a donné lieu à des échanges intéressants : « Quelle est la question que vous détestez le plus en interview ? » Celle qui n’a pour vous aucun sens, celle dont vous vous êtes lassé, ou à laquelle vous n’avez jamais aimé répondre ? Le but n’était évidemment pas de jouer les blasés en ronchonnant sur le dos des journalistes, ni de décourager les aspirants intervieweurs ; encore moins de prétendre que l’exercice en soi serait pénible – au contraire, j’ai toujours adoré ça. Mais au fil du temps, la récurrence de certaines questions m’interpelle, et savoir s’il en allait de même pour d’autres m’intéressait. Le sujet me passionne à trois titres : en tant qu’auteur et traductrice parfois interviewée, en tant que chroniqueuse qui soumet des musiciens à la question pour le webzine Le Cargo, et en tant que fan/lectrice/auditrice qui adore explorer l’univers de ses artistes préférés. Et cette interrogation, qui semble faire écho chez certains de mes collègues, ne me paraît pas avoir été souvent abordée.

Ou comment ne plus savoir ni quoi ni comment, mais apprendre à comprendre.

Ou comment ne plus savoir ni quoi ni comment, mais apprendre à comprendre.

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L’Echo du Grand Chant

L’Echo du Grand Chant (Echoes of the Great Song)

David Gemmell

On va commencer par clairement poser les choses. Après tout, c’est à cela que sert une introduction, non ? Il y a désormais plus d’un an et demi, quand j’ai lancé ce site, un de mes premiers articles fut l’un des ouvrages du Sieur Gemmell. J’ai nommé Dark Moon.

J’y disais, en gros, plein de chose sur le fait que Gemmell c’était sympa mais que bon, globalement, il laissait une trace d’inassouvi sur l’arrière du palais. Un peu comme une amie que j’ai bien connue. N’allez pas vous imaginer quoi que ce soit. Elle aimait la cannelle et moi la cannelle, ça me fait gerber. Alors du coup, comprenez l’agression palatine que je ressentais alors.

Bref tout ça pour dire qu’il y a quelque jours, à la librairie, j’arrivais pour prendre mon poste et un collègue, voyant dans ma main L’Echo du Grand Chant me fit, à peu près en ces termes : « Aaaah mais tu lis du Gemmell ? J’ai bien aimé son bouquin ! » Surpris, je lui répondis : « Son bouquin ? Lequel ? » Suite à quoi il me laissa coi en lançant : « Je crois avoir tout lu, mais à part les noms des personnages ils sont à peu près tous pareils…« 

Et ce n’est pas avec Dark Moon que j’aurais pu le contredire. Mais bon, vous tombez bien, habiles lecteurs, nous voilà avec L’Echo du Grand Chant.

Il est beau. Il est haut. Non, pas le château, mais le chant de Gemmell !

Il est beau. Il est haut. Non, pas le château, mais le chant de Gemmell !

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