News 21 / 30.8.16 / Résultat Prix Exégète 2016

Hugh,

Ici Vil. Deux mois après l’annonce et 30 jours après le début des votes publics, nous revoici donc avec un nouveau billet afin de conclure la formidable épopée 2016 du Prix Exégète et pour symboliser la rentrée de La Faquinade.

Avec plus de 600 visites uniques et près de 200 partages directs, l’édition 2016 continue sur la bonne lancée de celle de 2015 avec notamment 345 votes lancés sur l’application dédiée.

Mais comme vous n’êtes évidemment pas bigleux, habiles lecteurs, vous aurez déjà aperçu ci-dessous que le Lauréat 2016 du Prix Exégète est :

PIGEON, CANARD ET PATINETTE, par Fred Guichen.

Résultat du Prix Exégète 2016 !

Résultat du Prix Exégète 2016 !

Rappelons les finalistes :

Voici les résultats des votes des membres du jury :

Raphaël Pourquoi Pigeon, Canard et Patinette ? Tout bonnement parce que son auteur est un « véritable écrivain », comme l’explique si bien Jean-Pierre Andrevon dans la postface. Nul doute aussi que le texte de Fred Guichen remplit pleinement les critères imposés pour la remise du prix Exégète. Brillante est l’imbrication de la réflexion sociétale, de la force évocatrice, de l’engagement dans le réel et de l’originalité, car cette courte fiction nous confronte à la question du danger représenté par le nucléaire (et de ses effets délétères) par le biais d’une simple description, celle de l’existence d’une potentielle communauté en devenir, et rarement la figure du mutant n’a été traité avec autant de justesse et d’humanité. S’il nous faut garder en mémoire une seule scène, pensons alors à la description de Petit Frère qui, bien que condamné à séjourner dans le placard sous l’escalier, affiche une incroyable joie de vivre : jamais un auteur n’avait évoqué de la sorte la condition du mutant – ce damné d’un terrible futur qui nous pend au nez -, d’autant qu’il le fait avec une belle économie de mots.

Mathieu : Au premier abord, Eschatôn se présente comme un roman hybride de space opera et d’horreur aux dimensions lovecraftiennes, mais au gré de l’avancée du lecteur dans le texte on se rend compte qu’au-delà des longs voyages et des puissances d’un autre monde, tout tourne réellement autour de l’humain et de thèmes universels et intemporels comme le pouvoir de l’idéologie, l’embrigadement, le libre arbitre. C’est avec beaucoup de finesse psychologique que l’auteur fait progresser des personnages d’horizons divers dans cet univers futuriste régressif où chacun doit se battre pour décider de son avenir ou suivre un chemin tracé pour lui. Toujours très loin du manichéisme, Eschatôn est un roman captivant qui laisse présager du meilleur pour la suite de la carrière de romancier d’Alex Nikolavitch.

Paco : Explosion nucléaire, fin du monde, survie, déformation, consanguinité… On aurait pu facilement miser sur un énième roman sombre à souhait, et pourtant, dans cette cour des miracles subsiste quelque chose d’étonnant et de rare : une joie de vivre à toute épreuve. Bluffant du début à la fin, truffée d’humour, ce petit roman, positif dans un monde post-apocalyptique est un délice. Mettant en avant une simplicité, un regard sain sur les petits plaisirs de la vie, Pigeon, Canard et Patinette est peut être une solution pour passer, presque sereinement, la prochaine apocalypse.

Loriane : De toute la sélection, La Fenêtre de Diane est celui que j’ai lu avec le plus de plaisir, dans lequel je suis rentrée le plus facilement. Et, même si je sais que le but de ce prix est de récompenser le fond plus que la forme, je ne peux pas m’empêcher de toucher un mot de la trame narrative, qui glisse d’avant en arrière, d’un moment à un autre, d’un lieu à un autre, le tout sans jamais perdre le lecteur ni laisser de zones incomplètes, ce que j’ai trouvé admirable parce qu’une narration aussi fragmentée, ça peut être très casse-gueule, et ici ça ne l’est pas du tout. Donc, chapeau.
En plus de ses qualités littéraires indéniables, ce livre m’a touché parce qu’il est très humain. Je suis quelqu’un que l’on séduit par les personnages, et ici, qu’il s’agisse de Gabriel et sa maladresse ou des autres, ils m’ont tous paru terriblement humains et faillibles ; touchants par leur insignifiance. Ce livre, par ces scènes éparses, invite à analyser l’humain au microscope, dans le sens où ils sont – où nous sommes – si petits que se concentrer sur un seul ne donnera qu’une version morcelée et parcellaire de l’Histoire et de l’Humain, tous deux avec un grand H – et je ne suis pas quelqu’un qui utilise les capitales à la légère.
En bref, pour moi, ce livre vient questionner notre existence, notre but : qui sommes-nous ? Pourquoi sommes-nous là ? Certaines choses sont-elles inéluctables ? Et que pouvons-nous faire, en tant qu’humains, en tant que fourmis, pour influer sur notre monde ? Pouvons-nous seulement faire quelque chose ? Avons-nous le choix ? Cette thématique du choix, précisément, des options qui s’offrent à nous, m’a toujours touchée, et c’est probablement pour ça que ce livre obtient ma voix.

Louis : Vostok est un très bon roman de science-fiction, alliant une structure impeccable à des personnages mémorables, une histoire palpitante et une atmosphère d’huis-clos polaire.

Faquin : « Ce n’est pas sur sa taille qu’on jugera le penseur. » Ce n’est pas moi qui l’ai dit mais un mec tout petit, un (gros) peu saoul, un soir de printemps dans le métro lyonnais. C’est d’ailleurs parfois choquant de bon sens et de pertinence, ces phrases d’une simplicité extrêmes qu’un/e inconnu/e un peu altéré balance parfois au détour d’une rue, d’un quai, d’un rayon d’épicerie. Une affolante simplicité d’un bout d’humanité raffinée qui t’envoies un uppercut en pleine maxillaire sans prévenir. Pouf pouf. Pigeon, Canard et Patinette, c’est ça. Et ça pique.

Vote du public : vous avez choisi La Fenêtre de Diane (238 voix) devant Pigeon, Canard et Patinette (47), Eschatône (38), La Voix Brisée de Madharva (14) et Vostok (8).

Si vous pensez que cette poupée vous donnera des cauchemars jusqu'à la fin de vos jours... bah lisez le texte derrière la couverture et retrouvez votre sérénité.

Si vous pensez que cette poupée vous donnera des cauchemars jusqu’à la fin de vos jours… bah lisez le texte derrière la couverture et retrouvez votre sérénité.

Alors merci à tous, pour avoir joué le jeu, membres du jurys, lecteurs, auteurs, éditeurs, blogueurs… Merci d’avoir entretenu le mouvement que j’avais lancé de mes petits bras musclés !

Et maintenant je vous donne rendez-vous sur ce blog samedi pour la reprise des billets classiques et tout bientôt – on vous dira quand sur les réseaux sociaux, suivez-nous – nous organiserons une remise du Prix Exégète en présence de l’auteur et, peut-être, de son éditeur, à la librairie Trollune à Lyon !

Je ne sais pas vous, mais moi je suis remonté à bloc !

Vil Faquin

mail : qm.bookseller@gmail.com
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Prix Exégète : Edition 2015.

Remise du Prix Exégète : Pourquoi écrire, éditer, à l’ère du numérique ?

PS : oh et j’ai monté mon magasin de jeu spécialisé sur Dijon, ça s’appellera Terra Ludica. Voilà !

13 commentaires

    1. Je me demande s’il n’y a pas eu un peu de lobbying de la part de l’auteur via les réseaux sociaux. Il a une énorme communauté 🙂
      C’est le jeu des votes publics 🙂

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